Améliorer les conditions de travail et la performance : le pari durable de l’ergonomie

Le pont de l’ergonomie, vers une performance durable

Lorsque je présente STEP Ergonomie, je parle souvent d’améliorer les conditions de travail tout en améliorant la performance de l’entreprise.

Cette réalité n’est pas nouvelle : elle est même au cœur du métier d’ergonome depuis ses débuts. Pourtant, en dehors de mon secteur, le lien reste flou, voire paradoxal. Très souvent, performance et conditions de travail sont encore perçues comme des objectifs opposés. Comme si améliorer l’un signifiait forcément sacrifier l’autre.

En réalité, ils avancent main dans la main. L’ergonomie, en repensant l’organisation, les outils ou les espaces de travail, permet justement de concilier les deux. Voyons pourquoi… et comment.

Une définition qui n’est pas la même pour tous

La performance est généralement définie dans sa dimension économique, via des indicateurs de coûts et de rentabilité. Cependant, dans certains secteurs, la performance peut revêtir d’autres aspects, notamment au travers de la qualité : la qualité des soins, du service rendu, du produit, du travail réalisé… L’enjeu de performance au travail se trouve dans bien des aspects des organisations, et chacun le mesure selon ses propres enjeux : sociaux, économiques, voire juridiques.

La performance, à quel(s) prix ?

Améliorer la performance ne veut pas dire intensifier le travail jusqu’à épuisement, ni organiser l’activité autour des seules contraintes techniques au détriment de l’humain.

Une performance obtenue par la sur-sollicitation des équipes n’est jamais durable. Tôt ou tard, cela se paye : absentéisme, turn-over, désengagement. Et chaque absence, chaque départ fragilise davantage l’organisation.

Car au-delà du coût direct du remplacement ou du recrutement, il faut compter :

• la perte de productivité,
• le temps de la formation,
• la charge supplémentaire pour les collègues déjà sous tension,
• l’augmentation des risques d’accidents ou de maladies professionnelles.

Bref, « intensifier » sans penser qualité de vie au travail, c’est courir après une performance éphémère. Comme le rappelle Pierre Falzon (1) : « La santé (au sens large) est une condition de la performance, et la performance est une condition de la santé. ». On est meilleur quand on est mieux… et on est mieux quand on est meilleur.

La performance durable : un choix stratégique

C’est pourquoi l’ergonomie parle de performance durable. Une performance qui s’inscrit dans le temps, qui soutient la vie de l’entreprise plutôt que de l’épuiser.

Les travaux de Dul & Neumann, chercheurs en technologies et facteurs humains, l’expliquent : « L’ergonomie doit s’inscrire dans les stratégies de l’entreprise pour construire une situation gagnant-gagnant. » (2). En effet, ils avancent qu’en intégrant l’ergonomie dans la stratégie d’entreprise, au même titre que la qualité, l’innovation ou la productivité, elle devient un levier direct de performance globale de l’entreprise.

Ce constat est partagé par d’autres acteurs. Didier Bonnin, consultant en performance globale et durable (3), insiste sur ce point : « L’intervention en ergonomie peut être considérée comme un outil de développement durable de l’entreprise. », et ce, même dans les toutes petites entreprises. Cette vision rejoint les travaux de Sandro de Gasparo et al. (4), qui soulignent que l’ergonomie permet de redéfinir la performance en intégrant les enjeux du travail vivant et de la coopération. Dans cette approche, la santé, la confiance et la compétence des salariés sont des ressources immatérielles. Elles créent de la valeur au même titre que la productivité technique ou la performance économique.

Concrètement, comment l’ergonomie soutient-elle la performance ?

L’ergonomie agit comme un levier pratique pour rendre le travail plus sûr, plus efficace et plus fiable, tout en préservant la santé des salariés.
Un dossier publié récemment dans la revue Hygiène et Sécurité du Travail le met en évidence (5) : mettre l’ergonomie au cœur de l’organisation du travail permet de prévenir durablement les risques professionnels (accidents, maladies, usure prématurée…) et de limiter leurs impacts directs et indirects sur la performance.

• En conception, l’ergonomie aide à anticiper les contraintes : elle éclaire les choix d’aménagement des postes, de circulation des flux ou d’implantation des équipements, pour réduire les déplacements inutiles, éviter les manutentions à risque et améliorer l’accessibilité.

• En organisation, elle favorise une répartition équilibrée des tâches et des responsabilités : cela limite la surcharge de travail, prévient les tensions, aménage des marges de manœuvre et facilite le maintien de la qualité même en cas d’imprévus ou d’aléas.

• En usage quotidien, elle contribue à l’adaptation des outils et méthodes aux capacités réelles des salariés : moins de fatigue, moins de gestes contraints, et donc moins de risques de blessures ou d’erreurs coûteuses.

Chaque euro investi dans la prévention génère un retour mesurable, sous forme de baisse de l’absentéisme, de continuité de l’activité et de maintien des compétences clés.
À terme, une bonne ergonomie devient un facteur de fiabilité et de compétitivité : en préservant la santé, on préserve la performance.

Penser l’ergonomie comme un investissement

Trop souvent, les entreprises se demandent “Combien ça va coûter ?”, alors qu’elles devraient plutôt se demander “Combien ça nous coûte de ne rien faire ?”

Car l’ergonomie n’est pas une dépense de confort. C’est un investissement stratégique.

De nombreuses études démontrent aujourd’hui que les organisations qui investissent dans l’ergonomie obtiennent des résultats tangibles. En traduisant l’ergonomie comme un investissement stratégique, et non comme une dépense réglementaire, elle :

• Réduit les coûts cachés liés aux arrêts de travail, à l’absentéisme, au turn-over…
• Augmente la qualité et la fiabilité
• Contribue à l’image responsable de l’entreprise
• Fidélise les salariés et enforce l’attractivité
• Soutient l’innovation interne

C’est pourquoi, avec STEP Ergonomie, j’accompagne les organisations qui veulent performer autrement — en s’appuyant sur l’intelligence du travail réel, pour conjuguer bien-être et compétitivité.

Conclusion

Mettre le travail réel au centre, valoriser les savoir-faire, soutenir la santé et la motivation : voilà le cercle vertueux qu’offre l’ergonomie.

Et si la vraie performance durable, c’était avant tout des salariés en bonne santé, compétents et engagés ?
J’en suis convaincue! Et vous ?

Envie d’en discuter ? Contactez-moi pour imaginer ensemble une performance qui dure !

Références :

(1) Falzon, P. (2005) Ergonomics, knowledge development and the design of enabling environments. Proceedings of the and Work Environment. HWWE’2005 Conference, Guwahati, India.

(2) Dul, J., & Neumann, WP. (2009). Ergonomics contributions to company strategies. Applied Ergonomics, 40(4), 745-752.

(3) Bonnin, D. (2018), Intervention dans les petites et moyennes entreprises : de la performance globale à la performance globale et durable, actes du 53ème congrès de la SELF, Bordeaux.

(4) De Gasparo, S., Debuc, T., & Guyon, M. (2016). Quand les ergonomes se mêlent de la performance. 51^e Congrès SELF.

(5) Trontin, C. (Ed), Laurent L., Colin R., Boini S., Delecroix B., Khouma B. (2025). Prévention et performance des entreprises : quels liens? . Hygiène et Sécurité du Travail, 278, 04/2025, INRS. https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=DO%2047#:~:text=Article%20HST%20%28dossier%29%20%3A%20Ce%20dossier%20expose%20des,travail%20et%20sinistralit%C3%A9%20ou%20encore%20sinistralit%C3%A9%20et%20productivit%C3%A9.

• Améliorer les conditions de travail et la performance : le pari durable de l’ergonomie
  Lorsque je présente STEP Ergonomie, je parle souvent d’améliorer les conditions de travail tout en améliorant la performance de l’entreprise. Cette réalité n’est pas nouvelle : elle est même au cœur du métier d’ergonome depuis ses débuts. Pourtant, en dehors de mon secteur, le lien reste flou, voire paradoxal. Très souvent, performance et conditions de travail sont encore perçues comme des objectifs opposés. Comme si améliorer l’un signifiait forcément sacrifier l’autre. En réalité, ils avancent main dans la main. L’ergonomie, en repensant l’organisation, les outils ou les espaces de travail, permet justement de concilier les deux. Voyons pourquoi… et comment.